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Le travail de Laetitia Bourget (1976) se déploie à travers différentes formes de productions (vidéos, photos, installations, dessins, sculptures, situations et écriture) qui traduisent une démarche artistique animée par les questionnements du parcours de vie, et de l’état d’être au monde, en relation avec les représentations sociales issues de la culture occidentale. La proximité du travail de Philippe Charles (1968) tant sur le plan de la diversité de sa pratique que des problématiques abordées, amène les deux artistes à associer ici leur œuvres dans une articulation intérieur-extérieur. Ainsi les vitrines ouvriront une fenêtre sur une intériorité en contraste avec l’espace public, avec les installations Monstres, une collection de dessins réunie par Philippe Charles et les revenants, une projection de Laetitia Bourget. La première salle de la galerie présentera un ensemble d’œuvres de Laetitia Bourget réalisées lors de marches dans les villes et dans la nature, faisant intervenir les animaux et les plantes rencontrés. Et dans la seconde salle seront présentées des photographies de la série Visitor Q de Philippe Charles, reconstituant le quotidien d’un couple de femmes vivant replié depuis des décennies dans un appartement exigu, ainsi que son triptyque vidéo Tulipe, œuvre complexe qui trace un parallèle entre le corps des fétichistes, l’habitat précaire dans l’espace public, et l’état de métamorphose d’un vers magique. Vitrines : Les revenants Installation d’une projection en diaporama de 3 séquences d’images, laetitia bourget, 2000 Des êtres remontent des profondeurs intérieures et se confrontent à la paroie de verre qui arrête leur progression, puis s'en retournent. Des corps d’hommes et de femmes en mouvement sont scannés de manière décomposée puis projetés dans la vitrine, sous forme de diaporamas réalisés à partir d’impressions jet d’encre sur transparent. La texture pointilliste des diapositives donne un aspect spectral à ces figures dont nous percevons l’apparition à travers des instants figés par la lumière. La vitrine est envisagée en tant que limite entre deux espaces : intérieur et extérieur, intime et collectif. La surface de projection est solidifiée, la vitrine devient une sorte de lac gelé vertical. Monstres Collecte de dessins, depuis 2004 "Monstres" est un ensemble de dessins collectés auprès d’une quarantaine de personnes. Chacune d’entre elles est invitée à réaliser des dessins explicites de rêves, de cauchemars ou de pulsions auxquelles elle a été confrontée sans savoir comment les gérer. Elles mettent donc en forme la honte, l’embarras ou la culpabilité qu’elles ont alors ressentie. Ainsi cette collection trace les limites de l’image de soi, en ce sens que la personne communique vers la société une vision d’elle-même, qu’habituellement elle garde pour elle. L’ensemble est présenté sous la forme d’un recueil et d’installations d’affiches. Salle 1 : se faire des amis série de 7 vidéos, 36 min, 1999-2006, laetitia bourget projeté vendredi soir et samedi soir à 20h ( ?) Se faire des amis est une série de séquences vidéos réalisées avec des animaux. Ce projet est issue d’un questionnement à la fois des normes sociales et du rapport humain-animal. Il se développe à travers la mise en place de diverses situations de rencontres avec des animaux. Tentatives de communication, d’intégration, de contact, de cohabitation, de service… ces situations relèvent à la fois d’un fantasme d’harmonie entre tous les êtres vivants, et d’un désir de contrôle d’une animalité imprévisible et inquiétante. Eloge de l’errance 5 visionneuses stéréoscopiques, 2003 Des séquences de vues stéréoscopiques qui représentent des formes de méditations déambulatoires. Ces vues ont été réalisées dans différentes villes traversées lors d'un voyage en Europe. Elles focalisent sur les détails de l'environnement urbain qui relèvent de la transformation, de la transition, du déplacement, de l'éphémère... Elles inventorient les formes de vies discrètes, parfois ornement, les traces de passage, les signes d'abandon. La sensation de relief permise par la stéréoscopie accentue l'impression d'un réel figé par l'acte photographique, qui, associée à la précarité des sujets photographiés, produit une perception paradoxale. Salle 2 : Visiteurs Q Photographies / 2002 Pour de vrai : deux femmes s’aimaient dans une mansarde parisienne depuis 1941. Lorsque l’une vint à mourir, l’autre devint folle et déserta l’appartement, en abandonnant tout derrière elle... Pour de faux mais pour de vrai : deux jeunes personnes évoluent dans le même espace, en portant leurs vêtements, en dormant dans leur lit et en mangeant leurs conserves... Tulipe ( installation-vidéo) Designer sonore : Mathieu Martin
2001 / 2005 Tulipe est composé d’un triptyque vidéoprojeté qui rassemble quatre films ayant une thématique commune (le recommencement et le dépassement de l’acquis) associés à un livret d’images issues des films de l’installation intitulé Pétales idiotes. Tulipe concentre un ensemble de problématiques gravitant autour d’une thématique centrale, celle du dépassement des acquis et du recommencement. Elle met au jour à travers des pratiques marginales, les tentatives de dépassement d’une condition d’individu sclérosante au sein de notre société. Ces tentatives qui empruntent le chemin de la transformation, poussées par un élan de survie, prennent des formes parfois oniriques souvent dérangeantes. Elles questionnent l’ordre social. Quatre films apparaissent entremêlés à travers les trois écrans. _le corps : nu, tabassé, reniflé, pénétré. Un ensemble de séquences s’articulent autour de l’idée omniprésente dans les milieux fétichistes, que le corps dans sa facture initiale est très imparfait. Il doit être absolument apprivoisé, maîtrisé pour atteindre un état supérieur. Il apparaît comme le vecteur de sa propre rédemption. _l’habitation précaire développée par des sans-domicile fixe. Cette partie « documentaire » évoque une forme de sédentarisation en lieu et place de ce qui représente les failles d’un maillage social du territoire. _la captation d’une performance de l’artiste Gary Stevens. L’artiste anglais égraine sur une scène de théâtre vide, l’intérieur exhaustif d’une habitation. Les images de cette captation sont ensuite traitées et préparées par un illustrateur qui matérialisera cet univers mental par des tracés très fins au fur et à mesure de la description. _la déambulation d’un ver magique en milieu urbain jusqu’à sa transformation en feu follet. Cet animal extraordinaire glisse littéralement dans un paysage qui semble lui être totalement étranger. Ce ver incarne une puissance intérieure qui tend à se transformer à se réaliser sous une forme plus complexe. Plus d’informations sur www.philippecharles.fr |